Celle qui imaginait ~ Sound of crazyness

Tu sais quoi, Blog ? Il aura fallu un entretien (raté par ailleurs) pour qu’on apprenne ta réelle existence. Et aussi que je parle de toi à demi-mot au détour d’une phrase.

Oui, Jolie Poupée est passée par là. Et elle n’était pas seule ! Non, Celle qui Imaginait est venue à son tour. Elle a lu, dit que l’article était cool, bien écrit et elle a sous-entendu que c’était vraiment nul qu’on n’en ait jamais écrit sur elle sans le couvert d’un article promotionnel. (En vérité, elle l’a plus que sous-entendu mais, éh, les emphases, ça me connait.)

Alors, je me retrouve, je ne sais pas trop comment à parler de Celle qui Imaginait et qui imagine toujours. En fait, je crois que l’appeler La Créative lui correspondra mieux alors on se fera à ce patronyme dorénavant.

Je te vois venir, gentil Blog ! Tu te dis « Mais, Soudy, depuis quand tu écris pour qu’on te lise ? C’est franchement pas dans tes habitudes. » Certes, MAIS. Déjà, hein, j’te rappelle que j’écris des fanfics depuis mes 13/14 piges alors ta réflexion est franchement bidon. Ensuite, bah ! Écrire ça me fait plaisir, écrire sur elle, ça lui fera plaisir. C’est un plaisir partagé sans même l’évocation d’un onanisme. Parfait.

Mais rentrons dans le vif du sujet. Avec ma mémoire sans failles, tu finiras par connaitre La Créative aussi bien que ce que j’imagine d’elle et, tu verras qu’elle mérite bien des éloges. Parce que laisse-moi te dire une chose : Il n’y en a qu’une sur Terre. C’est bien suffisant mais c’est ce qui fait aussi d’elle ce personnage si important dans mon maintenant d’étudiante.

J’ai rencontré La Créative lors de ma rentrée en BTS (je te passe le coup du : je voulais pas me faire d’ami, c’était tous des cons et j’voulais qu’on me lâche la grappe, j’ai déjà vu ça dans le précédent article). Je dois bien te l’avouer, j’étais plutôt réticente à l’idée d’engager la conversation avec elle.
Elle avait des cheveux partout, mettait des fringues de hipster et traînait avec une autre hipster première-de-la-classe. Et, Blog, tu le sais bien, les hipsters c’est mes Némésis (et je refuse le parjure de me comparer avec, olala) Bon, hein, ok. J’étais en Design Graphique à Paris alors c’était quand même assez à-propos d’avoir que des hipsters dans ma classe mais, j’te jure, c’était l’enfer dans mon âme à cette époque que d’imaginer que j’allais avoir deux ans à passer avec ça.

Mais recentrons le débat.
La Créative était éponymement créative. Un bon coup de crayon, des idées à foison, des blagues drôles au bout des lèvres et un franc-parlé désarçonnant. Dans d’autres circonstances, j’aurais tissé des liens dès le début mais, les choses étant ce qu’elles étaient, j’avais seulement envie qu’on me foute la paix.

Mais alors, comment est-on devenue potes alors qu’elle était ma Némésis hipsterique attitrée ?
Tuvarir.

Ça a bien du mettre plus de six mois avant qu’on commence vraiment à se fréquenter avec plus qu’on Bonjour de circonstance. Pourquoi ? Oh allez, fais pas genre, j’vais pas répéter ma rengaine, merde. J’aime pas les gens.
Avant ça, je voyais en elle une excentrique qui parlait fort, arrivait tout le temps en retard et piquait des clopes à n’importe qui. Pas une grande copine, en somme. Avec mon habitude de traîner seule, La Créative ne faisait pas partie de mon entourage et ce n’était pas un mal.

Puis un jour la saveur d’un contrat en apprentissage a frappé à ma porte et, avec elle, l’envie d’être un peu plus pote avec les gens de ma classe que j’aurais l’obligation de fréquenter pour encore un an et demi. Sonna alors le glas de la libération sociale : m’ouvrir aux autres, être amicale, attentive, faire preuve d’une grande maîtrise pour pas envoyer bouler tout un chacun. La Créative en profita ! Comment ??! J’en sais foutrement rien, wesh.

Du jour au lendemain v’la-t’y-pas qu’elle venait me coller la bise pour me demander comment j’allais et que je répondais sans même lever les yeux au ciel. Elle m’avait chamanisée ! Mais comment ? Mais pourquoi ? Qu’avais-je fait au bon Dieu pour devenir la camarade/pote de la hipster de service ?! Mèèh… G ne ser pa.
D’accord, je vais t’avouer ce que je n’avais encore jamais avoué à personne, Blog : j’avais accepté d’aller au bar avec mes camarades de classe. Pire : j’avais accepté d’y aller avec les plus hipster de tous. #OMG
Voilà les faits tels que je m’en souviens, Blog. Cet aveux doit rester entre nous, ok.

C’est durant ces quelques instants de débauches qu’on avait eu l’occasion de papoter de nos vies, de nos amours, de trucs un peu con-con, un peu plan-plan. La Créative, toujours partante pour boire des coups, avait le don d’être toujours là et… J’ai fini par m’y habituer.

Non, Blog, ne me houspille pas !

Parfois, il faut laisser le courant nous emporter, bébé. Le courant m’avait emporté entre des hipsters et des premiers-de-la-classe, je n’y pouvais rien (là, imagine que je hausse les épaules).
Toujours est-il que je me retrouvais avec La Créative dans mes amis Facebook après presque huit mois. Et, Blog, tu sais comme moi que je trie mes amis Facebook avec plus de précision qu’un morceau d’oignon dans mon kébab ! (On peut par ailleurs ajouter l’idée que les hipsters de la classe m’avait aussi ajouté à la même période, tragique période.)

Vint alors l’Été ☼ !
Saison charnière de la fin de ma première année de BTS. Je me retrouvais à la Butte Chaumont (repère de hipster over 9000) en compagnie des plus hipsters de la classe. Discutant de tout, de rien, avec ces camarades de classe plein de joie de vivre qui racontaient des choses intéressantes (ou pas), qui ramenaient du Cockta à boire et qui partageaient des clopes comme si de rien n’était.
Un monde entre mon année d’enfermement précédente et cette fin de BTS.

Je crois que c’est ce jour-là
que j’ai commencé à voir
La Créative autrement.

En tout cas, quand je pense à nos premières vraies discussions, c’est là que je m’imagine. C’est aussi plus ou moins à ce moment que la hipster première-de-la-classe a passé le pas de OSEF à OK. Comme quoi :  Y’a que les cons qui changent pas d’avis (et j’aurai jamais autant utilisé cette expression que sur ce fichu blog).

Puis vinrent les vacances d’été et leur petit blanc social, Bretagne, plage, Aix, soleil.
A la rentrée, les choses avaient changé : j’avais copiné avec les gens de ma classe. POUR DE VRAI, PUTAIN. Genre : c’était mes potes ! Truc de dingue.

Alors, Blog, je vais pas te mentir : la Créative n’était encore qu’une pote à ce moment-là. J’avais toujours Bounty, mon BFF de cours. Et il me suffisait bien. (Quoi ? Tu ne connais pas Bounty ? Un jour je réparerai ce tort, promis.) Mais, des évènements en entraînants d’autres, je me retrouvais à réellement discutailler avec La Créative et à nous découvrir des points communs suffisamment intéressants pour tenir de vraies et longues discussions.

Le Projet de Synthèse débarqua alors dans nos vies.
Si les hipsters sont mes Némésis, Le Projet de Synthèse se révéla être mon M le maudit.

Il se révéla d’ailleurs l’être pour tous les gens de ma classe, en vérité. Celui de La Créative, notamment. Enhardie par ce nouveau statut de meuf sympa mais cheum de la classe, je créais un petit groupe de discussion Facebook pour discuter et s’entraider afin de préparer ce baptême du feu. Évidemment, il y avait La Créative dedans. Il y avait aussi le grand Bounty, un mec aux cheveux calamiteux et, plus tard, un bogoss aux cheveux soyeux.

Ce petit groupe de discussion nous servit dans nos grands instants de doute et devint progressivement un foutoir à tout et n’importe quoi.

C’est là que tu découvres QUAND
La Créative est passé de pote à bff-de-galère.

J’ai mis beaucoup de contexte cette fois-ci. Mais c’est nécessaire. Je mets, de manière générale, beaucoup de temps à me faire des amis. Parce que je suis pas du genre éloquente, parce que j’aime bien écouter mais beaucoup moins parler, parce que j’aime pas trop sortir et que je préfère jouer aux Sims. Parce que j’ai plein de mauvaises excuses pour appuyer ce défaut de pas être ultra sociable dans le real world.

Mais là n’est pas le sujet.

Pour que la Créative devienne cette amie si chère à mon cœur, il aura fallu un projet scolaire long et laborieux et le besoin de s’entraider. Notre petit groupe était une manière de se pousser les uns les autres pour avancer et ce fut salvateur lors de la remise des diplômes : nous avions réussi, nous étions amis, tout s’achevait.

Tout s’achevait sur le plan d’un BTS, du moins.
La licence sauta alors des hautes herbes pour nous attaquer ! La Créative trouva le chemin d’une licence UX en ma compagnie, les trois autres suivirent leur propre chemin tout en restant à nos côtés.

commence toute notre histoire.

La Créative avait été un support auquel se raccrocher, elle était maintenant le phare de mon petit bateau de la licence UX (ça fait poète à la con toutes ces métaphores, non ?). La licence ne dura qu’un an mais l’avoir à mes côtés était tout ce qu’il fallait.

Maintenant que tu sais à quel point elle avait été précieuse à mon évolution, il faut qu’on parle de qui elle était. De qui elle est, en fait. Parce qu’on ne devient pas ami avec des gens qui nous sont antinomique après tout, pas vrai ? Meh…

La Créative est drôle. Elle l’est d’autant plus à ses dépends quand elle râle contre la SNCF qui, il faut bien l’avouer, est terriblement inefficace dès la banlieue atteinte. Mais en plus d’être drôle, elle sait quand il faut être sérieuse. Elle remarque quand les choses ne vont pas, quand il faut être l’épaule sur laquelle se reposer, quand il faut offrir un petit cocon de chaleur. C’est probablement ce qui la caractérise le plus à mes yeux. Sur elle, j’ai le sentiment de pouvoir me reposer quand ça ne va pas. Qu’elle soit d’accord ou pas, elle viendra soutenir ses amis.

Parfois son sérieux reprend le dessus et, avec Bounty on en vient à lui dire qu’elle est une SJW. Blog, si tu sais pas ce que c’est je te l’explique vite fait : Social Justice Warrior. Un nouvel acronyme 2.0 pour dire qu’elle ose défendre les oppressions sociales. Ce qui est une activité louable, d’autant plus que, moi-même, je tends à être sur ce même créneau. Mais sa manière de faire fait parfois un peu ricaner parce que, franchement, les réseaux sociaux c’est pas l’idéal. Ça fonctionne en vase clos sur Twitter, ça fonctionne encore moins bien sur Facebook. Quand je la lis dans ces moments-là, j’ai l’impression de lire un cinquantenaire vnr et ça fait toujours bizarre.

Mais ce côté SJW c’est pas ce qui marque le plus sa personnalité. C’est son envie de ne pas être passive qui me fascine. Moi, toujours invisible sur l’Internet, quand je vois des gens s’imposer ça fait d’eux mes super-héros perso. La Créative c’est un peu ma super-héroïne à moi, du coup. Une héroïne qui fait un peu grincer des dents, du coup, mais une héroïne quand même, et c’est le plus important.

La Créative c’est un puits de connaissance qui me fascine. Elle sait des choses dont je n’ai pas même une idée. Le domaine artistique, même si c’est ma branche aussi, c’est pas ce que je connais le mieux. Elle, c’est sa culture et tout ce qu’elle peut m’en dire à ce sujet en fait des paroles d’évangiles. Son art a des références, ce qu’elle pose sur papier en a aussi. Vers la fin de la licence, j’ai lu sa lettre de motivation pour rentrer dans une école et j’ai été surprise d’y lire toute ses influences, ses sentiments vis-à-vis de certains courants ou encore comment elle imaginait son parcours. Depuis, ça ne m’étonne plus de la voir suivre une belle évolution comme celle qu’elle a. La Créative est créative et ça ne vient pas de nulle part.

La Créative c’est aussi tout un pan de culture populaire qu’on peut partager. Grâce aux séries notamment. Son oppression constante pour qu’on regarde une série force le respect. Même si, franchement, Westworld… FRANCHEMENT. Bon, il y a cette amour des Sims qu’on partage alors je lui pardonne ses excès. Parce que les Sims c’est plus fort que toi, bébé.

Et, finalement, Blog, la Créative c’est mon amie parce qu’elle vit sa vie avec puissance. Elle est une fonceuse et, peut-être qu’un jour, je suivrai ses traces pour être aussi stylée qu’elle. (Si je pouvais aussi manger comme elle et pas trop grossir ça serait top, merci.)

La Créative c’est le faisceau de ma lampe et je croise les doigts pour qu’elle le reste le plus longtemps possible même quand nos chemins seront séparés pour de bon par nos vies actives.

Alors, le mot de la fin, Blog, qu’est-ce que ça peut être ? J’sais pas.
En fait si, je sais.

On rigole, on rigole…
Mais on se fait rutiler le rectum,
Sul sul.

Celle qui imaginait ~ Sound of crazyness